Dimanche 2 juin, sur notre initiative, les biellois
ont été conviés à se prononcer sur l’adhésion de la commune à la Charte du Parc
National.
Tant pis pour tous les sceptiques et ceux qui
prédisaient le pire : Les biellois n’avaient, paraît-il, que faire de ce
problème. Résultat : 147 personnes se sont déplacées pour nous donner leur
opinion. Quand on sait que le bureau de vote n’était ouvert que durant quatre
heures, qu’aucune procuration ni vote par correspondance n’était admis, cette
consultation restera comme un événement dans la vie de la commune. Par leur
mobilisation, par la sérénité qui a présidé à ce scrutin, par le respect des
opinions de chacun, les habitants ont donné une magnifique leçon de démocratie
directe.
Il est sûr que si, en son temps, la municipalité de
l’époque avait adopté la même méthode pour faire valider sa volonté de se
séparer de la Commission Syndicale du Haut-Ossau, beaucoup de temps et d’argent
auraient ainsi pu être économisés.
Le résultat du scrutin est sans appel. 84 personnes se
sont prononcées contre l’adhésion, 61 se sont prononcées pour. Fidèles à notre
promesse, nous voterons donc contre cette adhésion lors du prochain Conseil
Municipal.
Nous n’avions
jamais caché que la plupart d’entre nous était favorable à cette adhésion. Le
poids du passé, une méfiance toujours vive et quelques vieilles rancunes envers
le Parc ont finalement prévalu. Comme souvent dans ce genre de consultation, la
question posée est restée au second plan. Beaucoup ont préféré profiter de
l’opportunité qui leur était donnée pour régler quelques comptes. Ce rejet
c’est aussi le refus d’une procédure incomprise car trop lointaine et trop
compliquée. Mais en mettant de côté le contenu de la Charte, ils sont passés à
côté de l’essentiel. La réunion publique que nous avions organisée le vendredi
précédent avait pourtant permis de
rentrer dans le détail de cette Charte. Les explications et les précisions
apportées tant par le président que par le directeur du Parc avaient montré
que, bien loin d’être un renforcement des contraintes, on avait plutôt affaire
à leur assouplissement. L’occasion
était donc belle de profiter de cette ouverture , occasion ratée !
Et si demain, suite à un changement d’orientation de
la politique environnementale, le Parc venait à durcir sa position, il ne nous
restera plus qu’à hurler dans le désert au lieu d’aller défendre nos intérêts
dans les instances qui décideront de cette orientation. La politique de la chaise
vide n’a jamais permis aucune avancée, bien au contraire, elle fait de leurs
tenants d’inutiles bavards.
D’autres ont sans doute pensé qu’il n’y avait aucune urgence à adhérer à
cette Charte. La question devant revenir devant les Conseil Municipaux dans
trois ans, on pourrait faire, à ce
moment là, un bilan de cette Charte et éventuellement y adhérer. Certes, mais
que de temps perdu. Trois ans pendant lesquels, seules les communes adhérentes
pourront bénéficier des aides du Parc. Aides financières bien sûr mais surtout
aides matérielles. Les projets que nous portons sur le zéro pesticide, sur la
création d’un parcours architectural, sur l’aménagement du bourg se feront sans
doute mais sur le seul budget de la commune.
Le Parc de son côté devra lui aussi faire un bilan.
Comment, après 45 ans d’existence, n’a-t-il pas réussi à convaincre les
populations concernées de sa nécessité ?
Et même si son travail principal reste l’indispensable protection d’une
nature chaque jour un peu plus menacée, il lui faudra se pencher, non seulement
sur les problèmes de la faune et de la flore, mais aussi sur les conditions de
vie de celles et ceux qui vivent
quotidiennement dans ces vallées.