lundi 10 juin 2013

BILAN D'UN SCRUTIN



             Dimanche 2 juin, sur notre initiative, les biellois ont été conviés à se prononcer sur l’adhésion de la commune à la Charte du Parc National.
             Tant pis pour tous les sceptiques et ceux qui prédisaient le pire : Les biellois n’avaient, paraît-il, que faire de ce problème. Résultat : 147 personnes se sont déplacées pour nous donner leur opinion. Quand on sait que le bureau de vote n’était ouvert que durant quatre heures, qu’aucune procuration ni vote par correspondance n’était admis, cette consultation restera comme un événement dans la vie de la commune. Par leur mobilisation, par la sérénité qui a présidé à ce scrutin, par le respect des opinions de chacun, les habitants ont donné une magnifique leçon de démocratie directe.
             Il est sûr que si, en son temps, la municipalité de l’époque avait adopté la même méthode pour faire valider sa volonté de se séparer de la Commission Syndicale du Haut-Ossau, beaucoup de temps et d’argent auraient ainsi pu être économisés.
             Le résultat du scrutin est sans appel. 84 personnes se sont prononcées contre l’adhésion, 61 se sont prononcées pour. Fidèles à notre promesse, nous voterons donc contre cette adhésion lors du prochain Conseil Municipal.

             Nous n’avions jamais caché que la plupart d’entre nous était favorable à cette adhésion. Le poids du passé, une méfiance toujours vive et quelques vieilles rancunes envers le Parc ont finalement prévalu. Comme souvent dans ce genre de consultation, la question posée est restée au second plan. Beaucoup ont préféré profiter de l’opportunité qui leur était donnée pour régler quelques comptes. Ce rejet c’est aussi le refus d’une procédure incomprise car trop lointaine et trop compliquée. Mais en mettant de côté le contenu de la Charte, ils sont passés à côté de l’essentiel. La réunion publique que nous avions organisée le vendredi précédent  avait pourtant permis de rentrer dans le détail de cette Charte. Les explications et les précisions apportées tant par le président que par le directeur du Parc avaient montré que, bien loin d’être un renforcement des contraintes, on avait plutôt affaire à leur assouplissement.  L’occasion était donc belle de profiter de cette ouverture , occasion ratée !
              Et si demain, suite à un changement d’orientation de la politique environnementale, le Parc venait à durcir sa position, il ne nous restera plus qu’à hurler dans le désert au lieu d’aller défendre nos intérêts dans les instances qui décideront de cette orientation. La politique de la chaise vide n’a jamais permis aucune avancée, bien au contraire, elle fait de leurs tenants d’inutiles bavards.
              D’autres ont sans doute pensé qu’il n’y avait aucune urgence à adhérer à cette Charte. La question devant revenir devant les Conseil Municipaux dans trois ans, on pourrait  faire, à ce moment là, un bilan de cette Charte et éventuellement y adhérer. Certes, mais que de temps perdu. Trois ans pendant lesquels, seules les communes adhérentes pourront bénéficier des aides du Parc. Aides financières bien sûr mais surtout aides matérielles. Les projets que nous portons sur le zéro pesticide, sur la création d’un parcours architectural, sur l’aménagement du bourg se feront sans doute mais sur le seul budget de la commune.
              Le Parc de son côté devra lui aussi faire un bilan. Comment, après 45 ans d’existence, n’a-t-il pas réussi à convaincre les populations concernées de sa nécessité ?  Et même si son travail principal reste l’indispensable protection d’une nature chaque jour un peu plus menacée, il lui faudra se pencher, non seulement sur les problèmes de la faune et de la flore, mais aussi sur les conditions de vie de celles et ceux qui vivent  quotidiennement dans ces vallées.